Si les technologies font partie de notre quotidien depuis belle lurette, la pandémie mondiale liée à la COVID-19 leur a certainement donné une importance accrue dans nos vies. Celle-ci nous a en quelque sorte donné un aperçu de ce vers quoi nos quotidiens tendront vers le futur. Sans l’ombre d’un doute, les technologies sous toutes leurs coutures présentent de nombreux avantages sur le plan écologique, économique, temporel et j’en passe. Comme toute chose, derrière le bon côté de la médaille se cache un côté un peu plus sombre.
Au cours de la dernière année, nous avons beaucoup parlé du droit à la déconnexion. C’est sans surprise que ce droit s’est hissé au sommet des préoccupations de bien des gens. Le télétravail présente des avantages non négligeables, mais il amène également un risque certain d’abus de la part de l’employeur ou de sensation d’être incapable de décrocher. Le télétravail ne devrait pas être synonyme de « disponible 24/7 ». C’est d’ailleurs en reconnaissant cette pression ressentie par les travailleur.se.s que de plus en plus de législation encadre ce droit à la déconnexion (pensons à l’Ontario). Plus récemment, Québec solidaire a présenté, pour une deuxième fois, un projet de loi en ce sens. Le projet de loi 799 fera sans doute partie des projets de loi à suivre pour plusieurs d’entre nous!
La protection des données est certainement un autre sujet de préoccupation lié aux technologies qui, lui aussi, suscite beaucoup de débats et de controverses. En cette ère des technologies, nos données sont partout et dans tout! Une négligence ou une absence de protection adéquate de la part des compagnies et institutions entraîne rapidement une fuite de celles-ci. L’un des objets principaux du projet de loi 64, adopté cet automne, est d’ailleurs de s’attaquer à la protection de nos renseignements personnels afin de limiter ces brèches de sécurité et que nos renseignements atterrissent entre des mains malveillantes. Si de telles mesures de protection existent déjà ailleurs dans le monde, je pense à l’Europe, ce projet est tout à fait novateur de notre côté de l’océan et risque d’en inspirer d’autres!
Qui dit cyber vie et cyber univers dit aussi cybercriminalité. Il s’agit là d’un enjeu bien réel. Cette criminalité est loin d’être aussi évidente à poursuivre qu’une criminalité que l’on pourrait qualifier de plus classique. Les enquêtes qu’elle nécessite, bien souvent, sont plus longues et complexes. L’obtention et la conservation de la preuve représentent également un enjeu. Au surplus, les situations auxquelles sont confrontés les divers acteurs du système juridique sont souvent inédites. Sans compter l’aspect transfrontalier de ces infractions!
Le cyber univers n’étant pas au fait des frontières existantes, des questions quant à l’autorité compétente pour mener une enquête, par exemple, se poseront souvent. C’est pourquoi la coopération internationale devient cruciale pour permettre un meilleur contrôle de cette criminalité. La Convention de Budapest est cet outil de coopération internationale offrant un cadre juridique à tous les États qui désirent s’inspirer de ses lignes directrices pour élaborer une législation en la matière. Plus encore, cette convention prône la coopération internationale dans les enquêtes et favorise la conservation et le partage de la preuve électronique. Cette collaboration internationale s’avère particulièrement utile dans les cas où le suspect réside dans un État et la ou les victimes demeurent dans un État différent.
Malgré ces aspects un peu plus sombres des technologies, je pense que les avantages dépassent et dépasseront toujours les inconvénients ou les problèmes qu’elles peuvent amener. Là où il y a des hommes, il y aura toujours de l’hommerie. Il nous appartient donc de nous adapter à cette nouvelle réalité et à ces nouvelles possibilités. L’entraide internationale est certainement l’une des façons les plus brillantes de le faire puisque l’univers technologique existe indépendamment des frontières terrestres. Faire preuve de créativité et d’ingéniosité sont également d’excellents moyens pour encadrer cet univers et l’utiliser à son plein potentiel, puisque parfois, vivre en mode numérique est la meilleure façon de survivre!