Minute papillon !

Tu vas où comme ça?
Je sais que tu as des ailes et qu’à l’été 2023,
tu seras libre comme l’air…

Vous, vous qui vous reconnaissez, qui avez été présents aux multiples séances de remue-méninges et qui vous êtes jetés corps et âme à l’écriture, je vous salue.

Écrire, c’est dessiner une porte sur un mur infranchissable, et puis l’ouvrir. -Christian Bobin

VOLUME : 1 NUMÉRO : 1
En mars 1987, j’ai 10 ans. J’aime l’école, la gentillesse et ma famille. Je suis curieuse, mais loin de connaître l’existence du Barreau et encore moins de connaître le rôle de cette créature tentaculaire qui prend forme partout au Québec.

À ce moment-là, l’Association du Jeune Barreau de Montréal (AJBM) prend la forme d’une octogénaire libre, inspirée et dégourdie capable de donner naissance à des idées et à mettre en œuvre des projets. Née en novembre 1898, elle poursuit sa mission simple et louable de donner une voix aux jeunes avocats.

C’est de là, investie de sa mission, qu’elle met sous presse à l’hiver 1987 son premier numéro de l’ExtraJudiciaire et depuis, toi, principal outil de communication du Jeune Barreau de Montréal (anciennement AJBM), n’as cessé de t’embellir, de nous enseigner, de créer des ponts et de nous faire honneur.

En 1987, Montréal était pour moi synonyme d’avant-garde, là où l’on allait en famille pour célébrer ou pour vivre des moments hors du commun. Une fois diplômée, c’est la grande famille du Jeune Barreau de Montréal que je joindrais… sait-on jamais ce que l’avenir nous réserve.

L’ExtraJudiciaire en a été la porte d’entrée. Merci à toi papillon doux.

DANS TES PLUMES
Le facteur humain de l’ExtraJudiciaire, ta principale richesse.

Il y a beaucoup de vous en toi…

Je repense maintenant à mes années actives au sein du comité des communications du Jeune Barreau de Montréal, comme rédactrice et ensuite comme rédactrice en chef de l’ExtraJudiciaire, et je m’emballe : je ressens l’énergie et je revois tous les visages des membres et de l’équipe permanente du Jeune Barreau de Montréal avec qui j’ai eu la chance de collaborer et qui ont donné un sens et une vie aux communications de l’association et plus largement, à sa mission.

J’ai toujours été fascinée par la vaste étendue des champs d’intérêts des professionnels du droit en plus d’admirer la passion et la maîtrise avec lesquelles ils s’emploient à les nourrir et à les partager. Le droit est naturellement un vecteur social étonnant et puissant et l’ExtraJudiciaire en fait foi.

Je salue la lettre de tes talents pro bono.

ENVOLÉE
Aujourd’hui, j’écris « E X T R A J U D I C I A I R E ».

Depuis la parution de ton premier volume, tu es ExtraJudiciaire. J’ai toujours aimé ton nom, évocateur d’une jeunesse indépendante cherchant à s’affirmer dans la cour des cercles bien-pensants d’une profession libérale dictant les règles.

Et si, au fil des ans, c’était toi qui avais su créer la tendance en chevauchant les deux grands ensembles existants? En bref, si c’était toi qui avais ainsi mis la table à des règles nouvelles forçant la judiciarisation de l’extra? Attendu qu’en matière civile, les parties doivent désormais considérer le recours aux modes privés de prévention et de règlement de leurs différends avant de s’adresser aux tribunaux1… la table est mise, et par conséquent, selon l’adage, il faut savoir quitter la scène.

Tu as le sentiment de t’être affranchi.

Je me plais à m’expliquer ton envolée prochaine de cette manière, soit par le fruit d’une décision mûrie et délibérée te faisant joindre les rangs du droit positif en guise de « mission accomplie » avec la garantie que le Jeune Barreau de Montréal continuera à prioriser l’accessibilité à la justice et à miser sur son principal atout : la jeunesse.

Tu demeureras à jamais le numéro 1 du Jeune Barreau de Montréal et pour qui souhaiterait te contacter directement, tu te trouves chez BAnQ sous les rayons de la collection nationale en plus d’être dans le cœur de tout.e.s ceux et celles qui ont été mis sur ta route, à commencer par le mien.

CONCLUSION
Il y a quelques années déjà, Hubert Reeves posait la question à savoir si la connaissance scientifique de l’univers en expulsait la poésie? Aujourd’hui, à titre de témoin de ton envolée, je souhaite ouvrir les ailes à mon tour et reprendre la conclusion que j’ai laissée dans tes plumes volume 31, numéro 3 : la connaissance juridique du droit en expulse-t-elle la justice?

Que la pratique de la connaissance juridique du droit que nous exerçons continue à contribuer à la merveilleuse beauté de la foi en la justice.

Va papillon, tu es extra !

  1. Code de procédure civile, RLRQ c. C-25, art. 1 al. 3.