Bâtir un avenir engagé!

Lors de la cérémonie de la Rentrée judiciaire 2022 tenue le 8 septembre 2022, j’ai eu la chance de m’adresser à la communauté juridique sous le thème proposé par la bâtonnière de Montréal : « Batîssons l’avenir ». C’est donc sous cette thématique que j’ai rêvé à l’avenir de demain : un avenir engagé.

Bâtir l’avenir, c’est d’abord reconnaitre qu’il est impossible de le faire seul•e. C’est donc un avenir qui doit primer, où les avocats•e•s travaillent ensemble à mettre les idées et les questions, les doutes et les rêves, les projets et les espoirs en commun.

Penser à l’avenir, c’est également exiger une parité, au nom de la différence. C’est exiger une profession juridique diversifiée et inclusive.

Avant de se presser à changer le monde, il faut d’abord se laisser être changé•e, affecté•e, transformé•e par ce qui nous entoure. En cette période électorale, j’aspire à un gouvernement qui repousse les limites de ses connaissances, en s’exposant à la totalité de la réalité québécoise.

J’aspire à un gouvernement qui revendiquera ces réflexions dans l’ensemble de la population québécoise.

Penser à l’avenir, c’est également aspirer à un gouvernement qui place en premier plan l’accès à la justice à son agenda et qui se donne les moyens pour adresser les enjeux face aux délais dans les salles de cours.

C’est également de reconnaitre le réel travail des avocats.es de la pratique privée, qui acceptent des mandats d’aide juridique en réformant en profondeur le système d’aide juridique québécois. Pendant ce travail important, le gouvernement se doit de mettre en œuvre immédiatement les recommandations urgentes énoncées dans le Rapport final du Groupe de travail indépendant sur la réforme de la structure tarifaire de l’aide juridique ainsi que celles du Rapport intérimaire.

Plus particulièrement, il est primordial de reconnaitre l’apport important des stagiaires en matière d’accès à la justice. Cette reconnaissance doit se faire par une modification législative permettant à un.e maitre de stage en pratique privée, agissant en vertu d’un mandat d’aide juridique, de déléguer à son.sa stagiaire tous les actes qui en découlent, même dans ses aspects essentiels.

Penser à l’avenir c’est également de parler de détresse psychologique ouvertement au sein de notre profession et au sein de notre gouvernement sans craindre d’être jugé.e. C’est également de mettre en place des structures permettant d’outiller les jeunes afin de prévenir l’anxiété et la dépression.

Je n’aurais pas pu réfléchir à l’avenir sans énoncer un sujet qui me tient particulièrement à cœur, tellement à cœur qu’il s’agit du thème que porte ma présidence, soit la bienveillance.

Bâtir l’avenir c’est aussi se permettre de s’arrêter et de s’autoriser l’imperfection.

Bâtir l’avenir c’est également d’être gentil.le. Au risque de citer une banalité, je vous invite à vous remémorer une interaction avec un.e collègue rempli.e de méprise. Nous tenons pour acquis la gentillesse.

Dîtes Bonjour;

Soyez Courtois;

Suggérez au lieu d’exiger;

Prenez des nouvelles;

Dites Merci.

Bâtir l’avenir c’est également innover, tout en ne tenant jamais pour acquis les victoires du passé. Nos voisins du Sud peuvent sombrement en témoigner. Ne perdons également pas de vue le but premier de notre profession. Nous sommes les gardiens.nes des droits et libertés.

Il est aussi important de revenir à la base et de se demander pourquoi nous avons choisi la profession d’avocat.e.

Pour ma part, il s’agit du désir profond de faire une différence dans ma communauté. C’est donc pourquoi j’aspire à un avenir engagé!