Aux urnes… deux fois plutôt qu’une!

La saison automnale s’annonce pour être une saison chaude en politique. En cette mi-août, alors que j’écris ces lignes, l’annonce officielle d’une campagne d’élection fédérale vient d’être faite. Pour les mordus.e.s de politique, ce retour aux urnes en 2021 était écrit dans le ciel. Un retour prévisible, mais pas aussi assuré qu’au niveau municipal où c’est l’appel quadriennal à choisir nos dirigeant.e.s municipaux qui nous attend.   

Ce sera donc une longue saison d’élections pour les Québécois.es, alors que deux campagnes se dessinent à l’horizon. Nous ne sommes pas prêts de voir nos poteaux électriques et nos lampadaires se dénuder de la photo souriante du ou de la candidat.e l’ayant pris d’assaut! C’est pour le bénéfice de la population canadienne et pour lui redonner le droit de choisir que Justin Trudeau a demandé à la nouvelle gouverneure générale de dissoudre le parlement.

Évidemment, nul n’est dupe ici! Ce n’est certainement pas par pur altruisme envers les Canadien.ne.s qui traverseront la quatrième vague liée à la COVID-19 cet automne que M. Trudeau déclenche une campagne express mais ô combien coûteuse! Fort des conseils de ses stratèges politiques, il a certainement perçu l’opportunité qui se présentait entre les nombreux cafouillages d’Erin O’toole aux prises avec un parti divisé sur plusieurs questions qui demeureront au centre des débats de cette campagne et la remontée incertaine de Jagmeet Singh. Sans offense pour Yves-François Blanchet qui fait un bon travail à la Chambre des communes, dont je ne parlerai pas ici, puisque bien que le Bloc puisse soustraire des votes au Parti libéral, celui-ci ne fait pas office de prédateur à l’extérieur de la belle province.

Plusieurs diront qu’il s’agit là d’un pari risqué. Il m’est d’avis qu’ils n’ont pas tort. Dans un contexte, où aucune entrave majeure ne se trouvait dans les roues des libéraux pour faire avancer leur machine, et où l’ensemble de la procédure pour voter se trouve passablement complexifiée en raison d’une crise sanitaire, il est permis de se demander si ce n’est pas trop en demander aux Canadien.ne.s, qui sont déjà suffisamment préoccupé.e.s par l’évolution de la pandémie et des mesures applicables.

Et plus particulièrement en ce qui concerne les Québécois.es qui doivent déjà se présenter aux urnes au mois de novembre pour élire leurs représentant.e.s municipaux, est-ce trop, en peu de temps? La bonne volonté et surtout l’intérêt de la population québécoise seront-ils au rendez-vous jusqu’au mois de novembre? Bien qu’il soit encore trop tôt pour se prononcer, il y a fort à parier qu’une élection fédérale aussi rapprochée ne rehaussera certainement pas la cote de popularité des scrutins municipaux, lesquels affichent rarement un taux de participation très élevé.

Sur une note un peu plus positive, je crois que les élections municipales représentent une belle occasion d’observer les effets des changements opérés par la crise sanitaire sur le portrait de certaines municipalités. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’équipe de l’Extrajudiciaire s’attarde au monde municipal dans la présente édition. Une facette de la politique souvent négligée et un domaine de droit qui, pour plusieurs, demeurent nébuleux!

Malgré le fait que le JBM soit principalement concerné par la région montréalaise, certains de ses membres qui demeurent à l’extérieur de l’île s’en sont également éloignés au fil des vagues de la pandémie. Ce qui ne déroge d’ailleurs pas de la tendance occasionnée par l’instauration généralisée du télétravail. Force est donc d’admettre que le portrait montréalais et le portrait des villes avoisinantes, voire des régions environnantes, s’est modifié tranquillement au cours de la dernière année et demi.

La crise sanitaire et ses répercussions sur nos modes de travail en aura amené plus d’un à s’enflammer sur le marché immobilier et à transférer ses pénates vers un espace plus grand ou plus vert. Cette évolution du visage des régions se fera-t-elle ressentir dans les choix électoraux? Des candidat.e.s nouvellement débarqué.e.s voudront-ielles s’impliquer pour leur communauté d’accueil? Un vent de renouveau soufflera-t-il?

J’ose donc espérer que cet aspect intriguant pourra apporter un brin d’espoir et de fraîcheur dans la longue saison électorale qui nous attend. D’autant qu’avec le retour de Denis Coderre, qui aura pour principale adversaire Valérie Plante aux élections montréalaises, celles-ci risquent de sonner comme un vieux disque rayé! Au plaisir de vous croiser aux urnes!