Rentrée judiciaire 2021 : les jeunes avocat.e.s au centre de l’accès à la justice

Lors de la cérémonie de la Rentrée judiciaire 2021 le 9 septembre dernier, j’ai eu le privilège de m’adresser à la communauté juridique et plus particulièrement aux nouveaux et nouvelles assermenté.e.s. J’ai donc encouragé les jeunes avocat.e.s à agir avec audace puisqu’il est de notre responsabilité de nous saisir des enjeux du moment et de poser des gestes forts pour prendre notre place.

ll n’y a pas de solutions durables en matière d’accès à la justice sans l’implication des avocat.e.s et particulièrement des jeunes avocat.e.s. L’avocat.e, comme intermédiaire privilégié entre le système de justice et le justiciable, est un maillon essentiel à notre système de justice et son implication l’est tout autant en matière de solutions d’accès à la justice.

Au JBM, nous aidons plus de 6 000 citoyen.ne.s par année à travers nos services juridiques pro bono. Nous offrons notamment des services permanents qui aident les justiciables face à notre système de justice ainsi qu’une Clinique juridique téléphonique qui permet de répondre à des appels partout à travers le Québec deux fois par année. Les jeunes avocat.e.s sont en première ligne de ces services.

Par exemple, nos bénévoles offrent des services pour préparer les citoyen.ne.s
se représentant seuls devant la Cour du Québec, Division des petites créances, depuis 1995. Depuis, ces services ont été élargis et sont offerts devant le Tribunal administratif du logement, le Tribunal administratif du travail, la Cour d’appel du Québec et le Tribunal administratif du Québec en matière d’indemnisation des victimes d’actes criminels. Ce sont de jeunes avocat.e.s qui ont développé ces outils concrets d’accès à la justice à travers les années.

Dans cette perspective, nous sommes convaincus que nous sommes aussi les mieux placés pour revendiquer la création d’une Journée nationale pour l’accessibilité à la justice. La France a sa journée nationale de l’accès au droit en mai. Il est temps de se donner collectivement ce point de réflexion annuelle sur l’accès à la justice au Québec. Plus nous réfléchirons ensemble à cette question et plus nos gouvernements réaliseront que les jeunes avocat.e.s sont centraux à l’accès à la justice au Québec.

Il est important de souligner et de valoriser nos avocat.e.s qui donnent de leur temps pour l’accès à la justice et cesser la diabolisation inutile de notre profession. Tout le monde au Québec connaît les clichés sur notre profession; il est inutile de les entretenir. Au contraire, nous devons valoriser les avocat.e.s qui sont des exemples en matière d’accès à la justice.

Dans cette perspective de la valorisation de la profession, les stages sous le salaire minimum doivent cesser. Il s’agit d’une question d’équité dans l’accès à la profession.

Nous sommes convaincus que nous sommes capables, comme communauté juridique, de trouver des solutions durables pour mettre fin à cette pratique, que ce soit à travers un programme de bourse adaptée ou la mise en place d’une forme de subvention salariale. Nous devons permettre à tous les stagiaires d’avoir accès à une dignité minimale; c’est notre responsabilité collective.

À titre de jeunes avocat.e.s, nous sommes appelé.e.s à faire face à de grandes responsabilités. En effet, nous sommes à une époque de transformation de la justice où nous définissons les manières dont le droit sera pratiqué pour les prochaines années. N’ayons pas peur de faire des erreurs et de prendre notre place. C’est notre responsabilité, comme jeunes avocat.e.s, d’agir avec audace!

Au JBM, nous sommes là pour bâtir, avec enthousiasme, une communauté juridique dynamique, accessible et engagée.