Le monde postpandémique et la santé mentale

LES SÉQUELLES DE LA PANDÉMIE
Ça fait déjà un an que l’ExtraJudiciaire a réalisé sa dernière édition portant sur la santé mentale. Il s’agit d’ailleurs d’une tradition depuis 2019 de traiter de ce sujet au mois d’avril.

Dans l’édition d’avril 2022, ma prédécesseuse, Me Éloise Côté, a abordé la question du coût social de la pandémie dans son mot de la rédactrice en chef. Nous soulignions alors le 2e anniversaire de la pandémie de la COVID-19 et nous constations le ravage qu’elle causait au sein de la population, même parmi les avocat.e.s.

Il est vrai que l’Agence de la santé publique du Canada nous a récemment indiqué qu’il est encore tôt pour conclure à la fin de la pandémie. Toutefois, force est de constater que la pandémie occupe une partie beaucoup moins importante dans nos vies, à tel point que nous pouvons parfois oublier que la COVID-19 est toujours une réalité. En effet, nous commençons enfin à vivre des vies plus « normales »1.

Or, cela ne veut pas dire que la pandémie de la COVID-19 est sans impact. Par exemple, certaines personnes vivent encore avec de la détresse psychologique, à différents niveaux, causée par l’isolation vécue lors de la pandémie. Chose certaine, nous vivrons avec les conséquences de la pandémie pour encore les années à venir.

Mais que pouvons-nous faire? Nous pouvons d’abord suivre les conseils de Me Côté : nous pouvons continuer à être solidaires les un.e.s avec les autres, car ensemble, nous sommes plus forts. Nous pouvons par exemple être à l’écoute de nos ami.e.s et de nos collègues, surtout lorsqu’ils nous font des confidences sur leur état de santé mentale.

S’ils.elles sont avocat.e.s, nous pouvons même les diriger vers une ressource extraordinaire que le Barreau du Québec met à notre disposition : le Programme d’aide aux membres du Barreau du Québec (PAMBA). Il s’agit d’un service d’aide et de consultation offert à tous les membres du Barreau du Québec souffrant d’un problème pouvant affecter leur équilibre psychologique.

Certains bureaux d’avocats mettent également à la disposition de leurs employé.e.s une application pour les besoins de santé physique et psychologique. Vous pouvez donc les inciter à utiliser l’une de ces applications si elle existe dans leur milieu de travail. Une consultation avec un.e psychologue peut même se faire dans le confort de leur foyer grâce aux consultations en ligne.

Ainsi, bien qu’un an puisse faire une grosse différence, la question reste toujours la même: serez-vous solidaires?

QUELQUES MOTS SUR CETTE ÉDITION
Comme se veut la tradition, nous avons une édition qui regorge de textes de qualité abordant la santé mentale sous différents angles.

Par exemple, Me Juliette Mikula se pose une question que nous sommes peut-être moins souvent portés à nous poser : est-ce que la pandémie a eu des effets bénéfiques sur notre rapport au travail? Elle note notamment un rééquilibrage des rapports de force entre l’entreprise et les employés, qui pourrait avoir de nombreux effets bénéfiques sur la santé psychologique de certains travailleurs.

Me Manon Estienne, quant à elle, nous amène à nous pencher sur la santé mentale et des réfugié.e.s. Dans son texte, elle appelle notamment les États à s’intéresser davantage à la question, investir et sensibiliser les réfugié.e.s sur les services de santé mentale disponibles. Une telle approche est bénéfique pour les réfugié.e.s, mais aussi les États qui les reçoivent.

De son côté, Mme Jasmine Lu montre le rôle que l’intelligence joue de plus dans le domaine de la santé mentale, que cela soit dans les diagnostics, les traitements personnalisés ou autres. Toutefois, ça vient avec certains risques à ne pas négliger.

Par ailleurs, nous avons également les textes de Me Josée Verreault portant sur la prise en compte des différences de sexe et de genre en matière de santé mentale, ainsi que de Me Nihal Selim portant les dépendances aux substances dans le milieu de travail.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture!

  1. Je concède qu’il s’agit d’une tout autre question : que signifie réellement une vie normale, surtout après une pandémie qui a changé nos habitudes à jamais?