Justice climatique et derniers mots présidentiels

L’environnement représente sans doute l’un des plus importants défis de notre société. Il s’agit d’un sujet qui transcende tous les autres et c’est un immense plaisir et honneur de signer ma dernière chronique dans l’ExtraJudiciaire à titre de président sous ce thème important et de vous livrer ainsi mes dernières réflexions comme président du JBM.

Le JBM s’est engagé, il y a plus d’un an déjà, à travers sa Déclaration sur l’écoresponsabilité à être un acteur positif de changement dans ce domaine. C’est notre responsabilité de faire notre part.

Les changements climatiques sont bel et bien ce que David Suzuki appelait une « slow-motion catastrophy ». Toutefois, nous n’avons qu’à penser aux feux dévastateurs qui ont frappé l’Australie en 2020 ou encore plus près de nous, les inondations importantes qui ont frappé la Colombie-Britannique en 2021, pour constater que cette catastrophe est de moins en moins au ralenti. Les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient.

Croire en Dieu, c’est parfois plus facile que de croire en l’être humain, mais si nous, les jeunes, ne croyons pas en notre futur, en notre résilience et en notre capacité à faire face aux enjeux de notre siècle, qui le fera?

Le fatalisme est l’avenue la plus facile, en fait, nous connaissons tous.toutes de ces gérant.e.s d’estrade qui préfèrent se gargariser de leurs connaissances sur tous les problèmes du monde, jeter un regard cynique sur notre société et mépriser tous ceux qui tentent de changer les choses. Nous n’avons pas à les écouter, en fait, nous nous devons de ne pas les écouter; si ceux-ci peuvent être utiles pour diagnostiquer ce qui va mal, ils ne servent à rien quand vient le temps de trouver des solutions.

Nous devons croire et travailler à faire de l’économie circulaire et de la carboneutralité une réalité pour les générations futures. Nous le devons à ceux.celles qui nous suivront et ceux.celles qui nous ont précédés. Nous avons hérité d’un monde injuste, mais n’est-ce pas notre devoir comme jeunes de l’améliorer pour léguer à nos enfants un monde plus juste?

Comme jeunes avocat.e.s, n’y a-t-il pas un plus bel idéal à poursuivre que celui de la justice? La justice climatique pour les générations futures est un concept désormais incontournable, qui rappelons-le, n’existait pas il y a 25 ans. Nous devons, collectivement et individuellement, nous dédier à cette nouvelle facette de l’idéal de justice. La justice est un concept qui dépasse bien les frontières du droit, mais le droit demeurera toujours un outil puissant à notre disposition pour créer le monde plus juste que nous souhaitons voir prendre forme.

Ce sont là les questionnements et les pensées qui m’habitent en cette fin de mandat. Mon engagement au JBM était sous le signe d’un idéal de justice, que j’ai poursuivi sans relâche. J’ai commencé dans les services juridiques pro bono pour terminer ainsi à la présidence et cet idéal ne m’a jamais quitté. Celui-ci a même été renforcé par par tous les gens incroyables que j’ai croisés sur mon chemin à travers cet extraordinaire engagement.

Une des personnes que j’admire le plus est le docteur Tetsu Nakamura, je vous invite à lire sur la vie de cet homme fascinant. Ce docteur japonais l’a dédié à améliorer le sort des Afghans et inspiré par le moine bouddhiste Saicho, celui-ci disait régulièrement « light up your corner of the world ».

Responsabilité collective et responsabilité individuelle s’entremêlent et s’entrecroisent et comme derniers mots à titre de président du JBM, je vous invite à faire jaillir de la lumière sur votre coin du monde, dans votre pratique du droit, dans votre vie de tous les jours et ainsi bâtir une société plus juste pour ceux.celles qui nous suivront.