Cultiver la bienveillance envers soi-même et les autres : un outil bénéfique pour vous-mêmes et vos équipes

Alexandra Haiduc

Avocate

Pratiquer la bienveillance, c’est commencer par soi-même. Puiser l’idée de ce que l’on peut faire pour les autres, voilà ce qui met sur la voie de la bienveillance -Confucius

QU’EST-CE QUE LA BIENVEILLANCE ?
Dans le dictionnaire, la bienveillance est définie comme étant la « disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui ». Françoise Dorn, l’auteure du Petit livre sur la bienveillance – ouvrez votre cœur aux autres, nous parle des effets bénéfiques de la bienveillance et du chemin pour y arriver.

EFFETS POSITIFS DE LA BIENVEILLANCE :
• Sur vous mêmes
Plusieurs études démontrent que la bienveillance est une source de bien-être qui est bénéfique pour notre santé physique et mentale. Elle provoque une augmentation du taux d’ocytocine, une hormone qui joue un rôle majeur dans l’attachement et la consolidation des liens entre les personnes. Cette hormone calme les peurs qui peuvent empêcher d’interagir avec l’autre et améliore l’aptitude à entrer en relation. Elle change aussi l’activité de l’amygdale qui intervient dans le traitement des émotions¹.

En suivant le chemin vers la bienveillance, il est alors possible de renforcer notre estime et confiance en nous, notre joie de vivre, et d’être en meilleure santé.

• Au travail
Des études démontrent également l’effet positif de la bienveillance sur la performance au travail. À cet effet, une étude dans une grande entreprise a été menée par Marcial Losada et ses collaborateurs qui ont analysé 60 équipes de 8 managers. Lors des réunions de chaque équipe, les chercheurs se sont aperçus que la proportion de paroles positives par rapport aux négatives variait selon l’équipe considérée et influençait la performance de l’équipe. À cet effet, les équipes les plus performantes se caractérisaient par un rapport d’environ six interaction positives pour une négative alors que les équipes les moins performantes recevaient trois fois plus de paroles négatives que de positives². En dessous du seuil de 2.9 paroles positives pour chaque parole négative, les équipes ont tendance à stagner et à être peu performantes³.

Un spécialiste de l’interaction entre stress et motivation a notamment constaté que lorsque le stress augmente, le système sympathique se dérègle, ayant une conséquence directe sur la motivation. Il est ainsi mieux d’encadrer ses équipes et être bienveillantes envers elles afin d’améliorer leur motivation et par conséquent, leur performance au travail et le succès de l’organisation⁴.

LE CHEMIN VERS LA BIENVEILLANCE :
Même si le chemin vers la bienveillance est personnel et qu’il n’y a pas une seule façon d’être « correctement bienveillant », l’auteure propose l’adoption de certains comportements pour y arriver.

1) L’optimisme
L’optimisme participe activement à notre bien-être. Il s’agit de considérer que la probabilité que des évènements positifs surviennent est supérieure à celle d’évènements négatifs. Des chercheurs ont établi après 30 ans d’études que les personnes optimistes ont une espérance de vie supérieure de 19% aux personnes pessimistes, l’état d’esprit stimulant le système neuro-immuno-endocrinien et réduisant les risques d’accident cardio-vasculaire⁵.

2) L’empathie
Il s’agit de la capacité à se mettre à la place d’autrui, de se représenter ce qu’il.elle ressent et/ou pense, tout en restant conscient de la différence entre soi et l’autre. Ce sont les neurones miroirs qui nous permettent de communiquer avec autrui et de comprendre ce qui se passe chez l’autre⁶.

3) La gentillesse
L’auteure rappelle que de nos jours, être gentil est toujours associé à la faiblesse et la naïveté. Or, les bienfaits d’êtres gentil.le sont innombrables, que ce soit pour renforcer notre défense immunitaire, l’estime de soi, la motivation, les sentiments positifs et agit même comme antidépresseur car cela a un effet sur la production de sérotonine dans notre cerveau⁷.

4) L’altruisme et la générosité
C’est l’attitude de générosité envers autrui liée au souci de son bien-être, sans attente en retour. Des études à l’université de Standford ont démontré que les étudiant.e.s qui pratiquaient des actes altruistes se sentaient de meilleure humeur et conservaient une meilleure image d’eux.elles-mêmes que ceux qui ne le faisaient pas. Quant à lui, l’altruisme contribue à atténuer les symptômes dépressifs et contribue au sentiment de bonheur⁸.

5) La gratitude
L’auteure rappelle que des études montrent que la pratique de la gratitude nous protège en cas de difficulté et élève notre énergie, faisant en sorte que les personnes exprimant de façon régulière la gratitude sont plus optimistes. La gratitude est bénéfique autant pour celui.celle qui l’exprime que pour celui.celle qui la reçoit⁹.

6) La compassion
La compassion, quant à elle, influence le regard qu’une personne porte sur la vie. Comme la tradition bouddhiste l’enseigne, il est important de prendre soin de soi avant de prendre soin des autres¹⁰.

7) Le pardon
Lorsqu’une personne est blessée, son système nerveux a le réflexe de se contracter dans le but de se défendre. Il a été démontré scientifiquement qu’en état d’empathie et de pardon, le stress physiologique diminue¹¹.

Les effets positifs de la bienveillance sur nous-mêmes et sur l’autre sont incontestables. L’auteure rappelle que faire preuve de bienveillance au quotidien se traduit par des actions simples et concrètes : prendre du temps pour écouter l’autre, porter attention à ses centres d’intérêt, oser clarifier une question et échanger dans une confiance mutuelle ne sont que certains exemples parmi une myriade de gestes qui peuvent être bienveillants dans notre quotidien.