Le mot du bâtonnier

Chers membres du JBM,

Nous exerçons une profession extrêmement enrichissante sur bien des aspects. Pour parvenir à l’intégrer et l’exercer au quotidien, nous travaillons d’arrache-pied afin d’apprendre et maintenir des connaissances pointues sur le plan juridique. Ce savoir-faire nous permet d’être reconnus comme des personnes-ressources dans notre société et nos conseils sont recherchés dans tous les domaines. Cela procure un certain prestige bien enviable à notre profession.

Cependant, il existe également des aspects moins glorieux. Je ne vous apprendrai rien en vous mentionnant que ceux-ci peuvent affecter davantage les plus jeunes. Pensons notamment à l’insécurité, la pression de bien performer, la peur d’échouer, le stress et l’anxiété qui peuvent nous envahir à tout moment.

Commencer une carrière dans la profession juridique n’est pas facile. Quand je ressasse mes souvenirs, je suis reconnaissant d’avoir eu la chance d’être bien entouré par ma famille, mes amis et mes nouveaux collègues.

Je suis arrivé à Montréal pour compléter mon stage du Barreau la tête remplie d’espoirs. Heureusement, j’avais déjà quelques amis qui y habitaient, ce qui a facilité l’apprivoisement de ma nouvelle vie. Cela étant dit, il me fallait tout de même choisir un quartier, trouver un appartement, apprendre à me déplacer d’un endroit à un autre, créer un nouveau réseau de contacts et, bien sûr, apprendre à travailler dans le milieu juridique montréalais. Je me questionnais sans cesse. Comment ma patronne va-t-elle juger mes premières recherches? Ce courriel est-il assez étoffé pour être envoyé? Suis-je aussi performant que mes collègues? Suis-je assez bon? Comment vais-je payer mon loyer si je perds mon emploi? Toutes ces questions et bien d’autres m’ont traversé l’esprit. Bien que je me questionne encore aujourd’hui, mes années de pratique m’ont amené beaucoup de confiance et ont fait en sorte que ces réflexions soient de plus courte durée.

Dès le tout début de ma carrière, j’ai cherché à me rapprocher de gens qui pouvaient m’aider. Que ce soient des mentors ou des collègues, il était important pour moi de m’entourer de personnes qui me conseilleraient et m’aideraient à passer à travers les périodes plus difficiles, de personnes qui m’aideraient à briser l’isolement qu’on peut parfois ressentir. Elles m’ont conseillé, encouragé et poussé à me surpasser, tout en respectant mes limites. Je me suis senti écouté, ce qui m’a procuré le plus grand bien. Après tout, me sentir écouté, c’est probablement ce dont j’avais le plus besoin afin d’y voir plus clair.

En rétrospective, je constate que les relations et les liens que j’ai tissés au fil du temps ont eu des effets bénéfiques allant au-delà de mes espérances. Elles m’ont permis de me libérer de mes angoisses, de me changer les idées et de rester serein face aux épreuves que j’ai eu à surmonter.

Je vous encourage donc à vous entourer de gens qui vous écouteront. N’hésitez pas à parler et à engager des conversations, je suis convaincu qu’elles vous enrichiront. Qui sait, peut-être que ces personnes vous prodigueront également de précieux conseils, tant sur les plans professionnels que personnels. Chose certaine, s’ils parviennent à libérer vos pensées ne serait-ce que quelques instants pour vous relaxer, ce sera déjà une belle réussite. Vous verrez que ces petits moments vous aideront à y voir plus clairement et seront bénéfiques pour votre santé mentale.

Merci et à bientôt,